12 recommandations pour réussir l’expérience apprenant

L’expérience apprenant (LX) au même titre que l’expérience utilisateur (UX), employé (EX) ou client (CX) requiert une réflexion stratégique sur les besoins des apprenants ainsi qu’une analyse de leurs modes de fonctionnement, des irritants et des freins potentiels. 

La mise en oeuvre nécessite une collaboration de toutes les parties prenantes et une écoute active des principaux intéressés – les apprenants.

1. Evaluer les compétences et orienter l’apprenant selon son potentiel

Une des premières étapes de l’expérience apprenant commence dès l’évaluation de ses besoins pour réaliser son projet, son niveau de compétences en début de cycle et sa maturité :

  • Son projet est-il clair ?
  • Une mise à niveau est-elle nécessaire ?
  • L’apprenant est-il suffisamment motivé pour être autonomisé dans son apprentissage ?

Cette analyse permettra à l’équipe pédagogique de mesurer le degré d’accompagnement nécessaire pour s’assurer que l’apprenant vit bien son apprentissage et développe les compétences nécessaires à la réalisation de son projet professionnel.

Avec la demande croissante de personnalisation de la formation, il est possible d’ajouter des briques en accès libre pour enrichir le parcours de l’apprenant.

2. Définir les objectifs pédagogiques et la finalité de la formation avant de choisir les outils

Si la tentation est grande de mettre en place de dispositifs digitaux pour accompagner les apprenants, ceux-ci ne sont véritablement efficaces que s’ils répondent à des objectifs pédagogiques précis et adaptés à l’établissement et à la dynamique du corps enseignant, aux matières enseignées, au nombre, à l’âge et à la maturité des apprenants.

Il convient de :

  • choisir la pédagogie adaptée aux groupes d’apprenants (objectif, projet, problème, phénomène) et le format d’enseignement (classes inversées, ateliers, cours magistraux, travaux de groupe) ;
  • définir le degré d’autonomie accordé aux apprenants pour chaque cours ;
  • préciser le dispositif d’accompagnement en dehors des cours ;
  • la finalité des formations et cours dispensés (acculturation, acquisition de connaissances, évaluation des compétences) ;
  • prendre en compte les contraintes techniques existantes au sein de l’établissement (équipements, réseaux, espaces de travail connectés).

3. Travailler en étroite collaboration avec les fournisseurs et acteurs de la EdTech

C’est en confrontant un produit ou une solution technologique à son utilisateur final qu’on peut le faire évoluer. Le responsable pédagogique a donc tout intérêt à ce que les acteurs de la EdTech puissent observer sur le terrain la façon dont les apprenants s’approprient leurs produits.

4. Prendre en compte les besoins individuels (rythme d’apprentissage, niveau de compétences, entraînement)

Ce point, directement lié au précédent, peut être particulièrement contraignant pour les établissements qui proposent un programme identique à tous les apprenants d’une même classe et qui n’ont pas les ressources humaines pour assurer des accompagnements individualisés. Pourtant, il est aujourd’hui accepté que nous n’avons pas tous les mêmes rythmes d’apprentissage, ni les mêmes lacunes.

Il est possible de combler ce manque de ressources en :

  • encourageant l’apprentissage par les pairs à travers les travaux de groupe, les plateformes d’échanges, voire le mentorat par des alumni ou par d’autres étudiants qui s’inscrivent naturellement dans une logique de partage ;
  • donnant accès à des ressources en libre accès en ligne pour que l’apprenant puisse lui-même renforcer ses connaissances et réduire son déficit de connaissances ou compétences.

5. Assurer un accompagnement humain

Même une personne aguerrie, habituée à apprendre de façon autonome et qui fait un usage important des formations en ligne a besoin, à un moment donné, d’accompagnement humain, car c’est de l’échange que naît la vraie stimulation intellectuelle.

L’interaction permet de confronter des points de vue, d’intégrer de nouvelles idées, de stimuler sa créativité et d’apprendre aussi à intégrer d’autres modes de pensée dans sa propre analyse et trouver des solutions innovantes.

Les solutions de social learning sont incontournables dans tout parcours de formation digitale.

6. Prendre le temps de tester les outils avec des groupes témoins et impliquer tous les acteurs

Toute nouvelle technologie, aussi excitante soit-elle, nécessite une réflexion en amont pour en définir les attentes précises et une période de test auprès d’une population témoin.

Il est important de prendre le temps de consulter tous les acteurs pour ajuster les outils à l’objectif pédagogique, selon les besoins de l’enseignant et du groupe d’apprenants.

7. Former les enseignants aux outils digitaux et aux innovations pédagogiques

La mise en œuvre de toute nouvelle approche ou outil nécessite un temps d’appropriation par ceux qui seront amenés à les utiliser, que ce soit l’apprenant ou l’enseignant. Ce dernier, en première ligne, a besoin de temps pour se familiariser avec ces nouveaux éléments avant de les incorporer dans son programme pédagogique. Une mauvaise préparation risque de générer de la frustration, du stress et une incapacité à les utiliser sereinement en formation. Ce temps d’acculturation et de formation est un pré-requis pour toute transition numérique.

8. Privilégier les outils et les formats qui sont déjà adoptés dans la vie de tous les jours et dans les entreprises

Pour accélérer l’adoption des outils digitaux, il est préférable de choisir ceux qui reprennent les codes habituels du web ou des smartphones. Les apprenants utilisent au quotidien le web, les tablettes et autre appareil pour s’informer, se distraire. En adoptant les mêmes codes, les formateurs simplifient le processus d’apprentissage digital.

9. Ne pas s’enfermer dans une technologie qui ne saurait évoluer

Les technologies évoluent vite et les solutions deviennent rapidement obsolètes, d’où l’intérêt de veiller à choisir des technologies évolutives et des partenaires solides qui ont la capacité de mettre à jour leurs technologies. Dans certains cas, les solutions en mode SaaS seront plus pertinentes, car plus souples et moins coûteuses pour l’établissement.

10. Rester sur des formats visuels légers et miser sur la qualité des contenus

Les formats digitaux doivent certes respecter les codes audiovisuels tout en restant légers, facilement téléchargeables et accessibles hors connexion. Les visuels en flat design sont particulièrement populaires.

Si les supports ne nécessitent pas de productions très sophistiquées, le contenu en revanche,  doit être irréprochable, validé de préférence par une autorité légitime sur le sujet.

11. Faire une veille active et participer aux nombreux groupes qui échangent et réfléchissent ensemble sur les innovations pédagogiques

Le travail d’équipe est plus efficace et stimulant que le travail réalisé seul. Nous avons pu constater la richesse des échanges autour de l’innovation pédagogique ; de nombreux groupes se réunissent en effet pour réfléchir ensemble, expérimenter et mettre les résultats de leurs travaux en commun. Face à l’évolution rapide des méthodes pédagogiques, il nous parait essentiel de faire une veille active sur ces initiatives et de participer à ces échanges et réflexions pour nourrir le débat et identifier les meilleures pratiques.

12. Opter pour les solutions qui facilitent et augmentent les interactions humaines entre apprenants et formateurs et entre pairs

La clé de voûte de l’expérience apprenant est indéniablement l’interaction. Toute initiative pédagogique, qu’elle soit en présentiel, distanciel ou digital se doit de satisfaire cette priorité.